Débat stimulant, lundi soir à la Maison de la Presse et de la Communication de Liège, animé par Olivier Moch. David Leloup, Dominique Mangiatordi et Nicolas Becquet ont apporté leurs éclairages et leurs avis (parfois divergents) sur les mutations causées par l’IA dans les médias (et au-delà : ça nous concerne toutes et tous en tant que citoyens).
Quelques notes prises à la volée pendant la discussion, sur des compétences de base qui me semblent plus que jamais essentielles à entretenir et/ou à développer :
1) Un véritable esprit critique. C’est vital, surtout avec la menace de ce « désordre informationnel » évoqué par Nicolas Becquet ; autrement dit, un grand foutoir où la surabondance d’informations aboutit à une confusion généralisée, où il est impossible de distinguer les faits des opinions ou des fausses informations. On y est presque.
2) Des compétences en littératie numérique : parce qu’un retour en arrière est illusoire, ces outils liés à l’IA font déjà partie de notre quotidien, nous devons apprendre à maîtriser leur fonctionnement, à connaître leurs forces, à déceler leurs faiblesses et à être conscients de leurs (nombreux) biais. Et comprendre comment intégrer ces outils pour faire mieux, et sans doute différemment, notre travail pour se maintenir au-dessus de la « ligne de flottaison », métaphore filée tout au long de la soirée pour décrire le seuil critique au-delà duquel certains métiers pourraient être submergés (et donc, à terme remplacés) par les avancées de l’intelligence artificielle.
3) Des capacités à raisonner (et à s’exprimer) de manière claire, précise et cohérente, pour interagir aussi efficacement que possible avec ces outils qui sont basés sur le langage naturel.
Et puis, rester extrêmement intentionnel dans les tâches que nous confions à l’intelligence artificielle, en veillant à ne pas céder à la facilité (ou à la paresse) en lui déléguant des aspects essentiels de notre humanité, tels que nos choix, nos idées ou nos valeurs.
Et ça, mine de rien, ça va demander un sacré effort.